Sauf votre respect, il me semble que la question n'est pas : "Est-ce qu'il faut être en bonne forme pour voler ?", mais bien : "Est-ce qu'un certificat médical
obligatoire est nécessaire ?"
Je précise que j'ai mon médical FCL classe 2 à jour, et aucune difficulté pour l'obtenir, du moins pour l'instant. Ma situation personnelle n'influence donc pas mon jugement.
A raison ou pas, on ne fait pas refaire tous les ans une visite médicale aux conducteurs de voitures, ni de motos. Mais on l'exige des conducteurs de bus, de camions, et d'engins divers. Il me semble donc logique, que dans l'aviation on peut faire pareil.
D'autant plus que de toute façon, on doit passer un examen médicale d'aptitude au début (comme pour un conducteur d'automobile), et les inaptitudes patentes sont d'emblée exclues. Vu la dérive du CM français, j'imagine comment on aurait vite "réglé" la question d'aptitude chez les ULM-istes... et j'aimerais me tromper.
Tous les pilotes morts aux commandes d'une crise cardiaque, ou d'un AVC, ont eu leur certificat médical valide. Aussi les professionnels, donc avec les exigences du médical plus grandes :
http://www.lexpress.fr/actualite/monde/un-pilote-d-avion-meurt-en-plein-vol_768578.html
http://www.lematin.ch/faits-divers/standard/pilote-tcheque-meurt-plein-vol/story/19962295
Pourquoi faudrait-il que l'on nous fasse nécessairement autoriser par un médecin, puisque nous ne faisons pas de transport aérien ? Ne sommes-nous pas déjà soumis à l'autorisation du brevet, et - pour ceux qui volent dans un avion certifié - au contrôle annuel de l'instructeur ? Je pense que la dangerosité éventuel du pilote dépend bien plus de sa compétence que de sa santé.
Il y a des années, un pilote (professionnel) d'un avion sanitaire polonais a subi un AVC en plein vol. Heureusement pour ses passagers, l'AVC n'était pas massif, ni brusque. Le pilote sentait sa conscience s'étioler, mais il a quand même réussi à poser la machine sans la casser, et c'est au sol qu'il est mort.
Pour moi c'est un excellent exemple d'efficacité d'une responsabilité personnelle jointe à la compétence technique. Le pilote ne se battait pas pour survivre, mais pour sauver ses passagers.
Dans notre cas, qui est - il ne faudrait pas l'oublier - celui d'un loisir, notre responsabilité envers les autres est nécessairement limitée à la famille ou à des amis. Malgré cela, régulièrement on entend qu'il
faudra limiter la responsabilité personnelle, en nous ôtant la capacité de décider.
Ceci est vrai dans l'aviation, mais aussi dans des nombreux autres domaines (je ne dirai pas "partout", pour ne pas paraître négatif). A vue d'œil, la responsabilité personnelle est de plus en plus limitée, et de plus en plus souvent elle est remplacée par une obligation et un contrôle étatiques.
Vive la liberté !