Présentation du "Nieuport 17" (ULM) de Toulouse

[Toms]

Première constatation : l’aluminium 6061 n’est pas difficile à travailler, mais comme tout matériau, il a ses limites. Les rayons de cintrage en particulier me semblent un peu faibles pour la méthode préconisée : cintrage à la main sur une forme en bois. Ça ne me rassure pas pour la suite, car j’ai vu des rayons plus petits encore sur les pièces à fabriquer ultérieurement. En revanche, le système de fixation par gousset est un vrai bonheur. Simple, facile à réaliser, il est d’une étonnante résistance une fois que tout est assemblé. Un bon point !


A suivre...

[Toms]

En moins d’une semaine, la gouverne est terminée.

[Toms]

Il faut dire qu’avec son longeron vertical et son tube d’un demi-pouce cintré qui donne la forme extérieure, elle n’est pas très impressionnante. On peut difficilement faire plus simple, mais c’est un début ! Motivé par cette première victoire, je passe à la suite : l’empennage horizontal.

[Toms]

Sa structure n’est pas très différente de celle de la dérive, à une exception près : le bord d’attaque du plan fixe horizontal composé d’un tube d’un diamètre de ¾ de pouce. Celui-ci refuse obstinément de se cintrer au rayon prévu sans produire des plis disgracieux et inacceptables. Après plusieurs essais et bien des questions, j’en viens à devoir modifier le plan : je conserve le tube de ¾ pour le bord d’attaque et lui adjoins des saumons d’un diamètre d’un demi-pouce.

[Toms]

Le problème est réglé, mais ce n’est que le premier d’une longue série. Je commence également à rencontrer les premières incohérences dans les plans : deux schémas représentant un même objet peuvent avoir deux cotes différentes… Je note scrupuleusement toutes ces coquilles et vérifie soigneusement quelle est la bonne cote. Un mois passe. La queue de l’appareil est déjà terminée.

[Toms]

Voilà qui est encourageant ! Il est maintenant temps de s’attaquer à un plus gros morceau : le fuselage. Comme il n’existe aucun plan à l’échelle 1, je dois dessiner la forme globale du fuselage à partir des croquis. Ensuite, il faut cintrer les longerons inférieurs. La méthode proposée pour ce cintrage est pour le moins surprenante et fait partie des éléments de ces plans qui font bondir les ingénieurs : elle consiste à « rouler » le tube sur une roue de voiture dont le pneu a été légèrement dégonflé ! Je réquisitionne donc la roue de secours du véhicule familial, et aidé de mon épouse, j’expérimente cette méthode. Sans être tout à fait facile, on ne peut pas dire que ce soit infaisable. Et après une matinée à pratiquer à deux un drôle de ballet, nous sommes en possession de deux longerons très fidèles aux spécifications !

[PapaMike]

Juste un petit message pour t'assurer que certains lisent ton récit avec beaucoup d'intérêt

[curtis newton]

Juste un petit message pour t'assurer que certains lisent ton récit avec beaucoup d'intérêt

Absolument!

[Toms]

Juste un petit message pour te t'assurer que certains lisent ton récit avec beaucoup d'intérêt

Absolument!

Merci les gars!
Je ne me fais pas trop de souci, et je surveille les compteurs.
Moi aussi j'écume les forums de constructeurs de répliques.
Malheureusement, la plupart ne sont pas Français.
Puisque vous êtes sages, je m'y recolle!

Les longerons supérieurs, rectilignes, sont plus faciles à préparer. Il faut ensuite se pencher sur les tubes qui lient ces longerons entre eux : les diagonales et les traverses qui donnent à ce genre de construction leur ressemblance avec la tour Eiffel ! En imprimant les plans sur du carton fort, on peut se fabriquer une petite maquette du fuselage qui donne une meilleure idée des assemblages.

[Toms]

Il faut maintenant positionner les longerons sur le dessin tracé sur la table, et intercaler au fur et à mesure les tubes intermédiaires qui les relient. Chaque tube doit être ajusté au millimètre et ses extrémités taillées en « bouche de poisson » pour leur permettre de coller aux longerons. Je les place ensuite sur la table où ils sont fermement maintenus par des tasseaux. Puis je découpe les goussets, ces petits morceaux de tôle qui vont assembler les tubes. Les plans en donnent les formes, sans toutefois préciser où se place chaque gousset. Il faut s’armer de patience et aimer les devinettes ! Chaque élément étant bien positionné sur la table, je peux procéder au rivetage.

[Toms]

La tâche n’est pas difficile, mais demande une certaine rigueur. Les tubes doivent être fermement maintenus les uns contre les autres. L’opération terminée, je me retrouve avec deux côtés de fuselage qu’il va falloir relier l’un à l’autre. C’est ce qu’on appelle communément le « passage en 3D ». Les deux côtés qui étaient restés allongés jusqu’ici sont à présent debout, perpendiculaires au plan de travail.


Il faut maintenant ajuster à nouveau les traverses et les diagonales qui vont donner sa forme finale au fuselage. Ce travail achevé – ça n’a l’air de rien, mais presque six mois viennent de passer –, je suis en possession d’un « meuble » nettement plus imposant. C’est une sorte de poutrelle d’une longueur de quatorze pieds, soit un peu plus de quatre mètres. Ce n’est pas encore un avion, mais ça en prend le chemin !

[PapaMike]

– ça n’a l’air de rien, mais presque six mois viennent de passer –

Merci de préciser, car je finissais par avoir l'impression que tu nous le construisais en direct à grande vitesse

[Toms]

– ça n’a l’air de rien, mais presque six mois viennent de passer –

Merci de préciser, car je finissais par avoir l'impression que tu nous le construisais en direct à grande vitesse

Je ne suis pas Robert Baslee ni le Baron, il me faut assurer mon quotidien!

Comme la partie arrière du fuselage est achevée, je peux à présent y ajuster l’empennage horizontal. Voilà qui donne un peu d’envergure à l’objet.

[bebe44]

Voilà qui donne un peu d’envergure à l’objet.

... et cela commence à ressembler à un avion
Continue, on te regarde faire et nous apprenons avec ce mode de construction

[Toms]

Continue, on te regarde faire et nous apprenons avec ce mode de construction

C'est un peu le but: dédramatiser la construction d'un ULM.


L’assemblage des deux faces a laissé libre et non rivetée toute la partie avant du fuselage. L’étape suivante consiste à donner à cette partie sa forme définitive en rapprochant les tubes avant de fixer la cloison pare-feu sur laquelle le moteur viendra prendre place. Cette opération comprend la réalisation d’un cadre fort situé à un peu plus d’un mètre de la cloison pare-feu. Ce cadre supportera les jambes arrière du train d’atterrissage, la fixation des ailes inférieures, ainsi que la fixation arrière des ailes supérieures. Autant dire que cet élément est le plus résistant de toute la structure, et qu’il requiert une attention toute particulière.