Bonjour,
Pour coller un peu à l'actu, Spirit of Nouméa vient de boucler son periple.
http://spiritofnoumea.com/index.php?opt ... 1&Itemid=3
Tout d'abord, un grand bravo aux 2 aventuriers pilotes pour cette performance, car les conditions qu'il ont rencontrées: meteo, géopolitiques, les regions inhospitalières survolées sont un frein pour la plupart d'entre nous qui n'aurions meme pas sorti l'appareil du hangar.
chapeau!!!
maintenant, coté réglementation et enveloppe de vol:
Si on se base sur les données constructeur, le devis de masse opérationnel pour leur aventure est le suivant:
275kg Dynamic WT9 SpeedS (un chiffre "raisonnablement" optimiste mais officiel. Il faudrait avoir la fiche de pesée pour la donnée réelle).
160kg 2 adultes de gabarit sportif (je ne connais pas les 2 gars, c'est une estimation)
120kg 127 litres + 2x 20l dans réservoirs souples *0.72 kg/l
010kg le minimum de doc et matériel de vol, sans parler des 2 T-shirts et caleçons de rechange
565kg au total pour la traversée Australie-Nouvelle caledonie.
les autres étapes ont été parfois un peu plus courtes, donc moins d'essence, mais ils avaient alors leurs bagages avec eux.
La balance reste donc toujours autour de la même valeur, on va dire à 10kg près, ce qui est tout de même 92kg au dessus de la limite autorisée dans la catégorie.
Donc, si sur le papier, l'appareil est bien un ULM, la performance rentre-t-elle dans la catégorie, et sera-t-elle considérée par la fédé et les instances adhoc comme un record homologable?
Sans parler d'homologation, devrait-elle même être saluée par la communauté ULM?
Réglementairement parlant, certainement pas.
Humainement, au niveau sportif, et sur tous les autres points, elle le sera très probablement, et notamment par la presse spécialisée qui va nous sortir des titres accrocheurs du style "tour du monde en ULM: l'exploit!", en éludant LA question.
Personnellement, je serais pour un relèvement de la limite à 500kg, ce que la plupart des machines recentes sont capables de supporter.
Mais je sais que toucher à un élément des textes plutôt favorables qui nous encadrent, c'est prendre le risque non négligeable de voir l'Administration mettre un coin dans le tronc et pousser (très) fort, pour faire vaciller tout l'édifice.
A mon grand regret, nous resterons donc probablement pour un moment encore dans l'hypocrisie actuelle, et assisterons à des drames personnels pour quelques camarades malheureux ou pire, leurs ayant droit.
En cas de sinistre, ceux-là se verront refuser toute couverture par les assurances, qui auront beau jeu de se retrancher derrière le non respect de la réglementation. Les mêmes qui année après année, sont très heureuses d'encaisser nos cotisations pour des machines qu'elles savent hors des clous la plupart du temps...
Volez prudemment!!!