flyingman a écrit :
Je ne vois pas ce qu'est le "régime max continu en croisière"!?
D'avance, merci.
Bonsoir, Flyingman...
Pour te répondre, il faut d'abord considérer ce qu'est un "régime max continu".
Celà s'applique évidemment à un moteur... mais peut aussi s'appliquer à une pignonnerie... en fait, cette notion peut s'appliquer à tout ce qui est susceptible de subir un mouvement répétitif.
Concernant les moteurs, il est traditionnel de considérer le régime de rotation max en charge : c'est le régime de puissance maximale.
Traditionnellement, ce régime est publié par le motoriste.
Beaucoup moins traditionnellement, les motoristes communiquent un paramètre restrictif à ce régime : le temps pendant lequel le moteur peut le supporter sans dommage.
En termes de moteurs auto, ce n'est (à ma connaissance) jamais publié.
En termes de moteurs aéronautiques, c'est précisé : par exemple, pour un Conti O200, c'est 1 minute.
C'est écrit en toutes lettres dans les notices d'utilisation.
Et enfin, il y a un troisième critère, lui aussi restrictif, qui est le régime maximal continu : c'est le régime maximal auquel le moteur peut être soumis en permanence... donc encore plus restrictif que le précédent critère.
A ma connaissance, je n'ai jamais vu ceci clairement précisé concernant les moteurs aéro traditionnels... et du fait que toutes les notices présentent les caractéritiques des moteurs à 75% du régime max, on peut supposer et admettre que c'est là, la limite de fonctionnement permanent de ces moteurs...
Et toujours à ma connaissance, un seul motoriste s'est donné la peine de bien définir et de publier ces différents critères : il s'agit de Rotax, moteurs 912 UL et 912 S.
En lisant la notice d'utilisation applicable, tu y verras qu'un 912 S, par exemple, dispose d'un régime maximum de 5800 rpm, soit 100 cv pendant 5 minutes.
Et de plus, tu y trouveras le critère de régime maximal continu, qui est de 5500 rpm, ce qui établit la puissance maximale continue de ce moteur à 91 cv.
Tu y trouveras également tous les critères permettant d'utiliser ce moteur dans les conditions vérifiées par le motoriste.
En termes d'hélice, il faut évidemment considérer le régime maximal auquel l'hélice peut être soumise... ce qui est en général bien précisé par l'hélicier. Attention, donc, à quel moteur cette hélice doit être adaptée, attention également au genre de moteur (réducté ou non) auquel doit être couplée cette hélice !
Enfin, le "régime max continu en croisière" ?
Cette notion spécifique n'apparait nulle part, en dehors des deux critères que j'ai développé ci-dessu, pour le moteur, d'une part, et pour l'hélice d'autre part.
Selon ton propre choix de croisière, dans la mesure où les critères moteur/hélice ci-dessus sont respectés, ce pourra être le régime max que tu t'autorises, compte tenu de la VNE de l'aéronef, de la consomation de carburant, de la longueur de l'étape, de la contenance des réservoirs, de la vitesse obtenue... etc.
Exemple :
Avec mon appareil (P300, 100 cv, pas variable), j'obtiens à 2000 ft QNH :
- 25 pouces à l'admission, 5000 rpm, soit env. 62 cv, 230 kmh, 16,5 l/h,
- 26 pouces à l'admission, 5250 rpm, soit env. 72 cv, 250 kmh, 18,5 l/h.
- 27 pouces à l'admission, 5500 rpm, soit env. 90 cv, 270 kmh, >24 l/h...
Et ma VNE est à 285 kmh...
En conséquence, mon régime max continu en croisière est de 5000 rpm, et 25 pouces à l'admission... : c'est mon propre choix !
Cordialement,
Édité : Petite précision, pour bien piger le pourquoi du parceque : Les valeurs que j'applique (et que j'ai essayées) sont issues du manuel Rotax 912.
Col. JETHRO. (Pioneer P300S, 912ULS, Hélice SR3000-2)
- Ce qui se conçoit bien s'énonce clairement, et les mots pour le dire nous viennent aisément. (N. BOILEAU)
- Les Nombres mènent le Monde (Pythagore)... Si les chiffres gouvernent le monde, ils montrent aussi comment le monde est gouverné (Gœthe)
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