kawa1135 a écrit :T'as pas raté grand chose!!
.....75cv, 200km/h, pas de freins, une partie cycle en chewing-gum....Une faiseuse de veuve!!...Par contre le bruit!!
Ah ça, oui!...Jouissif!
Je ne suis pas d'accord avec toi, Kawa.
C'était de petites motos fines avec de petits pneus et, en effet, des freins à faire pâlir de jalousie mes patins de VTT d'aujourd'hui. Surtout les premières.
Mais elles étaient légères, et peu maniables. Des bouts de bois à faire tourner.
Le tableau pourrait paraître fable par rapport à aujourd'hui.
Et pourtant, à l'époque, les motos se vendaient comme des petits pains.
La seule 125DTMX se vendait en une année autant que toutes les ventes réunies de motos de maintenant.
La moto symbolisait un vent de liberté, de vitesse, de folie, de rébellion.
Les motos avaient chacune leurs défauts. Très bien raconté dans les Joe Bar Team. C'était vraiment ça.
J'ai toute la collection de JBT, et je vous jure que je m'y reconnais. Je dirai même que j'en suis une caricature. Ou l'inverse.
Il y avait les fameuses faiseuses de veuves, les lavements, les saucissons, et j'en passe.
Mais qu'est ce qu'on se marrait. J'ai eu la chance de ne perdre aucun copain. Quelques chutes sans gravité. Quoique si, j'ai perdu mon meilleur ami, mais c'était il y a 10 ans. Nos 18 ans étaient déjà bien loin.
Je vous jure que 200 km/h sur les routes pourries de l'époque, avec des tubes de cadre gros comme mon pouce, c'était du sport.
Alors, oui, vous avez raté quelque chose.
Vous avez raté les peurs bleues, où on ne contrôle plus rien. Le cadre se tord à grande vitesse. On ne sait plus si il faut ralentir, mais t'as l'impression que le cul par doubler le devant. Si t'accélère, c'est guère mieux. Tu sers les genoux, mais rien n'y fait. Les guidons bracelet du kawa vient taper dans le réservoir.
Ca t'apprend à garder tes nerfs, et à tutoyer tes limites et celles de cette pétasse de bécane.
Et quand ça t'arrive, tu t'arrêtes dans le premier bar venu pour t'en jeter un. Comme dans JBT.
Aujourd'hui, il n'y a plus de mauvaise moto. Que des mauvais choix.
Et la passion s'est émoussé pour ces machines exclusives.
Tout est aseptisé. ABS, et autres aides au pilotage, même si ça concoure à une plus grande sécurité, ont aidé à faire de nous des assistés.
J'ai un 1300FJR de première génération. 140ch, sans aucune assistance. Ca lève quand je veux, et même quand je veux pas. Ca bloque des fois. Mais au moins, quand tu veux rentrer fort dans un virage, tu freines un peu plus fort de l'AR pour faire une belle dérive. Tu sors pile dans l'axe... Ca saute un peu, mais et alors, ça vit.
Et je ne parle de la fiabilité. Par une sortie sans mécanique, sans panne. Et il y en avait qui était des spécialistes. On savait qu'en partant avec une italienne, on arriverait pas le soir. Un 2T, il fallait partir avec une tripotée de piston. J'exagère à peine un peu.
L'ulm a suivi un peu le même processus. Les machines sont sures, fiables et sécurisantes. Mais moins fun.
Une fois, je me rappelle. On avait les pneus lisses. On décide de partir en Andorre pour les changer sur place. Il y avait un gros écart de prix.
Au retour, on reconnaît pas plus les bécanes. On est rentré par les petites routes pour tirer la bourre.
Arrivée à Bordeaux, les pneus étaient à nouveau lisses. On était pas riches, étudiants, ça nous a couté un bras, l'histoire.
Par contre, on fumait pas, on ne buvait pas. A part une bière ou deux. Tout passait dans l'essence et la chiotte. Et il valait mieux que nos copines suivent. Pas de concession.
A l'époque, après avoir eu des 2t, j'ai eu un 500XT, puis en 1980, un Yam 1100XS Martini. Avec une prépa moteur, amorto Marzochi à gaz, et un Devil piste. C'était un monstre. Qui a finit sa vie contre une caisse qui a démarré de son stop au moment où je passais devant lui. J'ai revendu le moteur...
A voir:
https://www.youtube.com/watch?v=f-Jc-P14knk
Punaise, c'était hier.
Thierry