Présentation du "Nieuport 17" (ULM) de Toulouse

[Toms]

J’essaye de slalomer, il me faut alors beaucoup travailler aux gaz, au palonnier et aux freins pour obtenir de timides virages. Ça promet !

N'avaient-ils pas à l'époque de grand champs d'aviation sur lesquels on positionnait à la main les avions de manière à ce qu'ils puissent directement décoller ?

Et oui!
Les machines étaient difficiles à contrôler mais les pistes étaient adaptées.

[Toms]

Une semaine vient encore de s’écouler, ponctuée de soucis professionnels, du bonheur de voir mon fils accepter (et même souhaiter) vivre en internat, et d’un mal de dos lancinant qui me fait parfois ressembler à un vieillard. Qu’à cela ne tienne, armé d’un cataplasme et d’une bonne ceinture, je suis à pied d’œuvre dès le début du week-end. Je commence par « baptiser », avec le Coach, un petit gars dont l’enthousiasme fait envie. Au retour du vol, je lui pose la question traditionnelle : « Ça t’a plu ? » « Trop génial », me répond-il. Voilà qui met du baume au cœur.

Pascal est là également, de retour après un grave accident. C’est bon de le voir et de constater que son moral infaillible prend le dessus. Tout ce petit monde finit par réintégrer ses pénates, et je me replonge dans la mécanique. Au programme du jour : freiner les ridoirs, fermer les accès aux attaches des ailes inférieures, retendre la toile des roues.

[Toms]

Quand tout ça est terminé, je sors le Nieuport de son hangar. C’est reparti pour une séance de points fixes et de roulages. Le test est plutôt satisfaisant, j’arrive même à faire des virages avec la seule utilisation des palonniers, et des demi-tours sur la piste en m’aidant des freins. Le seul problème, c’est que mon patin de queue laboure littéralement la piste. En faisant des allers-retours successifs, je constate les dégâts occasionnés.

[PapaMike]

Tu n'as pas pensé à installé une semeuse sous ta dérive ?

[Toms]

Tu n'as pas pensé à installé une semeuse sous ta dérive ?

On me l'a déjà suggéré!

[Toms]

Ce n’est pas acceptable, il faudra y remédier. En fin d’après-midi, je déclare le Nieuport « bon de vol ». Toutes les conditions sont remplies : il fait beau, le vent est calme. Toutes les conditions, ou presque : Nathalie, mon épouse, m’a fait promettre de ne pas faire le premier vol sans elle. Elle tient à assurer la couverture de l’événement ! En rentrant, je pose donc un ultimatum familial, en imposant le programme de la journée du lendemain. Je confectionne aussi un nouveau patin aux formes plus douces, en espérant qu’il meurtrisse un peu moins l’herbe tendre.

[Toms]

Dimanche 11 décembre 2011, en début d’après-midi, nous nous rendons à Maubec. Pendant que Nathalie conduit, je me repasse en boucle les caractéristiques de vol des répliques de Nieuport. Arrivé au terrain, je monte le nouveau patin, colle un « W » au scotch à côté de l’immatriculation, et sors le Nieuport.

Je fais une visite prévol scrupuleuse, resserre encore quelques écrous ici et là, puis m’installe à bord. Le moteur démarre un peu moins bien que d’habitude, mais finit par pétarader. Nathalie continue à jouer les paparazzis. Je roule jusqu’à la piste, puis fais un aller-retour pour essayer mon nouveau patin. Il laisse un peu moins de marques, mais ce n’est pas encore ça. Me voici en position de décollage. Malgré le petit pincement au cœur, il est temps d’y aller.

[trincal]

Et alors?? Et alors ....?

[Ramel]

Quel suspens !

[louulm]

Je me lève ce dimanche matin à 7h pour voir le dénouement !!! et ben toujours rien

En tous cas il est superbe félicitation pour le travail !!!

[Toms]

Merci les gars!
Voici donc la suite du jour:

J’affiche progressivement plein gaz, en gardant le manche au neutre. Je décolle trois points après avoir effacé une longueur de piste qui me semble assez faible. Pleins gaz, je monte comme un ascenseur – vous savez, un truc qui a une très bonne vitesse verticale, mais aucune vitesse horizontale. Passant 500 pieds, je réduis les gaz vers 5 000 tours, les culasses sont à 225 degrés. J’aurais souhaité les voir chauffer un peu moins. Je stoppe ma montée à 1000 pieds, et réduis encore la puissance vers 4 000 tours. Je fais quelques essais de manœuvrabilité et de stabilité. Le Nieuport est bien plus manœuvrant que le Coach, et quand je lâche le manche, le nez s’enfonce très légèrement dans l’axe. Je passe ensuite à des variations de vitesse. Je réduis encore vers 3 500 tours, et augmente un peu l’assiette. La vitesse diminue vers 60 km/h, sans aucuns signes précurseurs de décrochage. Je n’essaierai pas un décrochage complet aujourd’hui, j’en sais suffisamment pour ramener mon destrier au sol.

[Ramel]

Me voila rassuré

[serge5694]

c'est déja un peu loin, mais comme si on y était, félicitations et merci pour ce superbe récit, on attend la suite.

[Toms]

Encore merci!

...Je diminue l’assiette et laisse augmenter la vitesse. A 110 km/h, je comprends vite qu’il me faudra un piqué prononcé et de la puissance pour atteindre la VNE annoncée à 150 km/h. J’enchaîne par quelques virages pour parfaire ma compréhension des commandes de vol. Le gauchissement est nerveux, la profondeur assez dure, et la direction merdique. Au moins, elle est constante, au sol comme en vol. La moindre action sur le palonnier envoie la bille nettoyer son tube. Je comprends mieux pourquoi on voit peu de gouvernes de directions monoblocs de nos jours. Bon, en dix minutes, j’ai déjà répondu à de nombreuses questions. Il en reste encore une, cruciale : comment l’engin va-t-il rejoindre la planète ?

[Ramel]

Roulements de tambours !