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Bonsoir,

A défaut de pouvoir voler avec cette météo hivernale les réflexions foisonnent et n'ayant pas trouvé d'article sur ce sujet j'ose la question pour ceux qui auraient des connaissances à partager.

Est-ce que le carburant E85 pourrait être un carburant pour machine volante ? (avion ou ULM les 2 me fascinent). Plus particulièrement lorsqu'on adapte des moteurs terrestre (par exemple sur Gazaile) ?

Et est-ce qu'on serait plus exposé au "vapor lock" avec du E85 ?

Bonnes fêtes à tous.

Ramel : modification du carburant dans le corps du message, pour coller avec le nouveau tître

Tu ne confonds pas avec le E85 ?

E5 c'est 5% d'ethanol.
Le SP98 est du E5 depuis des années, le SP95 est presque partout E10 mais on en trouve encore en E5.

Aïe, oui je confonds avec le E85 (désolé et merci Bob)

Je modifie le sujet de ce nouveau message en espérant ne pas avoir trop semé la pagaille dans les esprits des lecteurs

Modo vénéré, y a-t-il moyen de modifier le sujet des premiers messages svp ?

Yankeeromeo (modo Maglite) : c'est fait, les titres sont modifiés.

Techniquement un moteur qui marche à l'essence marche au E85. Par contre ça peut nécessiter des réglages, pour éviter les ratatouillages notamment, ou pour éviter d'être trop pauvre à haut régime (qui est un fonctionnement nominal pour nos moteurs).
Donc l'idéal : un moteur à injection avec sonde lambda, car il va falloir enrichir ~20%. Il faut que les injecteurs puissent débiter autant.
Ensuite il faut surveiller les EGT, et surveiller les caoutchoucs (durites entre le réservoir et la pompe, etc.).

Vu le nombre d'heures de vol par an d'un pilote moyen, inutile de rapprocher les vidanges ni rien.

Des bougies froides sont pas mal.

Par contre si tu consommes 20% de plus, tu réduis d'autant l'autonomie, à voir si c'est intéressant. L'hiver il faudra en plus garder du SP dans le réservoir pour pouvoir démarrer à froid.

Le reste, c'est du psychologique à mon sens (peur que le moteur tombe en panne).

De plus le moteur ne sait pas qu'il tourne à l'éthanol, il est bien trop bourré !

Longo a écrit :Et est-ce qu'on serait plus exposé au "vapor lock" avec du E85 ?

A priori, oui.
Les alcools (dont éthanol) ont une température d'évaporation bien plus basse que les essences.
Je l'ai négligé moi-même (je dois l'avouer), jusqu'au vapor-lock que j'ai subi cet été. Heureusement pour moi, c'était au sol, mais il paraît que ce n'est pas exclu en vol non plus.
C'est pour cela, face à l'augmentation incessante de la part d'éthanol dans les essences, les pétroliers proposent de plus en plus d'avgas sans éthanol. UL-91, G1000UL, et maintenant AKI-93. Il est vrai, la principale cause est la disparition prochaine du 100LL, mais toutes ces essences aéronautiques sont garanties sans éthanol.

Il me semble qu'il y a aussi une bonne perte de puissance max. Certain yam tournent ou ont tourné à l'e85 mais c'est des moteurs prévu pour avec plus de puissance que nécessaire.

Je crois que c'est le contraire, on a un peu plus de puissance :
Comme il y a de l'oxygène dans la molécule d'éthanol, il y a besoin de plus de "produit" pour une quantité d'air donnée (une cylindrée donnée). Donc on a en final plus d'oxygène et plus de carburant.
Par contre, la consommation est très supérieure (il est impératif de refaire le réglage de la richesse).

J'avais entendu dire que l'alcool avait un pouvoir calorifique inférieur à l'essence. Mais c'est peut-être une fausse information. Donc à part la surconsommation, çà serait plutôt bénéfique.

Ok pour le moteur, mais qu'en est il des durits et des réservoirs souvent en résine?
n'y a t il pas un risque ?

Salut Georges
Si, risque pour la résine du réservoir, les durites, le caoutchouc de la pompe à essence (si c’est une pompe à membrane), même dans le réservoir alu il doit y avoir du mastic d’étanchéité qui ne doit pas aimer.
Pas de problème pour ceux qui ont un bidon type skyràger entre les sièges.

De nos jours beaucoup de véhicules terrestres roulent a l'E85 et il n'y a pas de problèmes de pompes ou de tuyaux, les caoutchouc sont maintenant prévus pour, sinon on verrai les voitures sur le bas côté
La pompe du Rotax est celle de plusieurs Opel et elles ne sont pas changées tous les 5 ans ... et elles n'ont pas la renommée de tomber en panne, mais mais me tromper je peux

serge5694 a écrit : ↑28 déc. 2023, 23:07 ...l'alcool avait un pouvoir calorifique inférieur à l'essence. Mais c'est peut-être une fausse information...

Pas du tout, tu as raison. Et la différence est importante.
https://fr.wikipedia.org/wiki/Pouvoir_calorifique
Donc à puissance équivalente il faudra injecter vachement plus si on passe de l'essence à l'éthanol.

Depuis quelques années les motoristes sont en train de convertir les gros moteurs industriels qui fonctionnaient au fioul lourd au méthane, et même prochainement au méthanol pour coller aux normes environnementales. Et logiquement les consommations se sont envolées pour fournir une puissance identique. Pour le méthanol, il faut carrément injecter 2 fois plus, donc avoir 2 fois plus de capa de stockage pour un temps de fonctionnement identique. C'est imaginable pour une installation terrestre genre centrale électrique, mais c'est plus difficile pour un navire et encore plus pour un avion. Bon je m'éloigne un peu de nos ULMs, mais si j'avais 2 réservoirs sur mon appareil, j'aurais bien fait le test de l'éthanol. Je décollerai et atterrirai au 98 et croisièrifierai à l'éthanol. Je suis sur qui ça décrasserai mon antique C90 qui consomme autant d'huile entre 2 vidanges qu'il lui en faut lors de ladite vidange, et ce pourtant avec des cylindres neufs

... J'essaierai volontiers sur une vieille voiture, pour m'amuser, mais pas sur un avion !!!
Bien à vous

Oui l'énergie calorifique est inférieure, il faut donc en injecter plus.

En revanche, la vaporisation de plus de carburant refroidit et permet donc d'admettre un peu plus d'air. En résulte un léger surcroît de puissance.

Autre avantage non négligeable : le taux d'octane est de 104, on craint donc moins l'auto-allumage, avec la possibilité d'augmenter le boost sur un moteur turbo.

J'aimerais bien le tester sur le Weber (bientôt !).

Le point d'évaporation est bon à savoir.

Aussi, l'ethanol est hygroscopique. L'eau ne va donc pas se collecter au fond mais se mélanger. Je ne pense pas que ce soit un problème à moins d'avoir une proportion d'eau colossale.