Présentation du "Nieuport 17" (ULM) de Toulouse

[Toms]

Merci pour les conseils, mais je n'ai pas de MIG sous la main, juste un chalumeau. Avec mes 5 ans de chaudronnerie, ça ne me fait pas trop peur.
En revanche, vu le ratio vol/bricole de la bête, je vais repousser le projet aux calendes grecques.
Et puis je m'étais dit aussi qu'il fallait que je refasse l'échappement de mon VW. Au bilan, il tourne comme ça depuis 14 ans/1000 heures!

[Toms]

Ce qui est bien avec les meetings, c'est que ça permet de faire ressortir ce qui pourrait encore être amélioré, et aussi de vérifier correctement les performances.
Par exemple, sur le trajet retour entre Saint Junien et Maubec, j'ai mesuré une consommation de 8,2 l/h. C'est plutôt rassurant puisqu'avec mon réservoir de 49 litres, même en comptant des fonds de réservoir, une poignée de réserves, il me reste presque 5 heures de vol en croisière. Certes, c'est une croisière à 85 km/h, ce qui fait à peine plus de 400 km de rayon d'action, et c'est sans compter sur les problèmes de tannage de cuir ou de vessie gonflée...
Donc, avant le prochain meeting, j'ai décidé de m'offrir une journée bricole.
J'ai commencé par donner un tour de plus au Sandow du patin. En effet, quand mes 2 camarades de l'association des pilotes de guerre asbl (les castards) se sont installés à bord, j'ai vu le patin disparaitre dans l'herbe (pourtant fauchée).

Il faudra que je fasse revenir les castards pour voir si ça suffit, ils sont en effet de très bon testeurs de système d'amortissement!

[Toms]

Ensuite, mon moteurs avait tendance à partager son huile avec le dessous du fuselage. Je soupçonnais un circuit de reniflard peu adapté, j'en ai donc fait un nouveau:

[Toms]

Le pilote du Fokker des casques de cuir m'avait fait remarquer que mon empennage avait tendance à osciller pas mal pendant les passages à haute vitesse (100 km/h). Je m'en étais rendu compte en regardant dans le rétroviseur depuis quelques temps et j'ai pris sa remarque au pied de la lettre. J'ai donc commencé par ajouter une patte pour rigidifier les fixation fuselage des haubans de l'empennage.

[Toms]

Ensuite, j'ai ajouté une fixation à l'arrière du fuselage entre le dos de tortue et le tube supérieur de la structure. Ca devrait augmenter la rigidité.

[Toms]

Enfin, j'ai refait un nouveau pare brise. Mais pourquoi donc refaire un pare brise?
Pour vous répondre, il faudrait que je vous raconte mon retour de Saint Junien. Si je le fais, ce serra plutôt dans le sujet ouvert pour le Légend'air.

En attendant, j'en ai quand même une bien bonne à raconter. Aujourd'hui après mes 3 heures de bricole, je me dis que ce serait sympa de faire un petit vol de contrôle. Ca me permettrait aussi de parfaire ma présentation que j'ai trouvée un peu molle en regardant les vidéos. Me voilà donc parti pour 20 minutes de cabrioles (à plat) et autres couillonnades en passages. Mais comme les bonnes choses ont aussi une fin, il faut bien penser à revenir se poser. Se poser certes, mais face au vent (5 kt) en piste 15, ce qui m'oblige à la traditionnelle procédure de demi-tour (arrêter la bête, descendre de la bête, lever la queue de la bête moteur tournant, pivoter la bête, remonter à bord de la bête) et à un roulage plus long. Ou alors, tolérer ces cinq pauvres noeuds de vent arrière, laisser rouler jusqu'au bout de la piste 33 (longue de 500 m) et finir ainsi pas trop loin du hangar.
Qui a peur est un peureux, on ne mérite que ce que l'on souhaite, la cigale et la fourmi, bref, me voilà parti pour un atterrissage vent arrière. Tout se passe bien jusqu'au contact, pourtant pas si violent, mais qui est suivi d'un rebond comme j'en ai peu fait sur le Nieuport. Je négocie donc un deuxième arrondi que je réussi d'ailleurs fièrement, et réduit les gaz à fond. C'est alors que le Nieuport embarque à gauche (vers le champ de céréales, heureusement fauché), je contre à la direction, totalement inefficace puisque les gaz sont réduits et que le vent souffle de l'arrière, l'écart par rapport à l'axe atteint 90°, nous entrons (moins fièrement déjà) dans le champ heureusement hersé et nous arrêtons 10 mètres plus loin (ça roule mal, les champs d'avoine).
Je coupe bien sûr, et médite sur une morale façon La Fontaine, mais n'en trouve pas. Je préfère une fois de plus me promettre de construire un jour une machine pour me foutre des grands coups de pied dans le c..!
En guise de pénitence, je sors de l'habitacle, mets le patin sur mon épaule et parcours ainsi les 300 mètres qui me séparent du hangar...
Le Nieuport, ça ne se balade pas comme un brouette, ça se pilote...

[popele3]

L' âne et le petit chien, de Jean de la Fontaine;
"Ne forçons point notre talent,
Nous ne ferions rien avec grâce
Jamais un lourdaud, quoiqu'il fasse
Ne saurait passer pour galant."

[Toms]

L' âne et le petit chien, de Jean de la Fontaine;
"Ne forçons point notre talent,
Nous ne ferions rien avec grâce
Jamais un lourdaud, quoiqu'il fasse
Ne saurait passer pour galant."

Pas mal, ça correspond assez bien, même si j'aurais plutôt vu quelque chose sur la paresse et la bêtise...

[ICARE1951]

Et puis "lourdaud"... sans vouloir tomber dans la flagornerie, ça ne te correspond pas!!!

Pour ce qui est des atterrissages vent arrière en train classique, ce n'est jamais gagné....

[Toms]

D'ayr-tant plus que j'ai pensé à autre chose: en modifiant l'assiette de la béquille, j'ai aussi modifié la portion de patin qui entre dans le sol.
Il va falloir faire gaffe à Francazal...

[ze bebert]

Ah si t'as besoin d'un Castard, "on" veux bien t'aider, moi et mes 100kg...

Sinon j'ai entendu dire que l’hélice participait a la régulation thermique du pilote... on dirais que la roulette de queue aussi !!

[bloo]

Bonjour à tous !

Et merci à Toms de nous avoir fait partager cette longue et passionnante aventure !

Je cherchais des infos sur la construction des répliques de Nieuport car j'envisage la construction d'un kit Airdrome. Le seule chose qui m'ennuie avec ce kit c'est qu'à priori il est impossible de le faire passer en ULM. D'après le fabricant du kit, le Nieuport 17 24 sans moteur pèse 180 Kg.

Pourrais-tu nous en dire plus sur le devis de masse de ta machine ? C'est quand même tentant de pouvoir voler en Nieuport ULM !!

EDIT : J'ai interrogé R. Baslee à propos de la masse du Nieuport 24 et non du 17 comme écrit initialement par erreur dans mon post.

[Toms]

Bonjour Bloo,

j'avais moi même hésité à prendre un kit de chez Baslee quand j'ai décidé de me construire un Nieuport 17. J'ai fait le bilan des masses des différentes répliques et j'en suis arrivé au résultat que seul le Graham Lee peut passer en ULM en full size.
A titre d'information, le Nieuport 11 aux 3/4 du baron pesait 193 kg (dont 15 kg d'entoilage), le Nieuport 17 aux 7/8 de Rick Bennet pesait 204 kg avec un VW, alors que certains N17 à la même échelle ne pèsent que 120 kg à vide (avec un 503), le premier Nieuport 24 de Baslee pesait 213 kg avec un Hirth F30, les 17 de Flyboys pesaient 241 kg avec un VW 2180 réducté. Le mien pèse 205 kg avec le BM. Toutes ces masses sont bien sûr des masses à vide.
J'ai eu la chance d'évoquer ce sujet avec Graham peu de temps avant sa mort, voici une libre traduction de son message:
"Et bien, vous m'obligez à me rappeler de souvenirs vieux de 20 ans. Mais Vladimir Talanczuk avait écrit sur le mur: "Graham dit que le fuselage devrait peser 12 kg et c'est le cas!" C'était pour la version exp. US. Les ailes, autant que je me souvienne, pour la basse: 3,5 kg chacune, la principale: 19 kg (peut être bien 15...), le capot pesait 2 kg, les roues 500 g chacune, le total pesait 120 kg."
Et aussi:
" Le 7/8 pèse 120 kg avec un moteur de 45 kg. Le full size pèsera entre 22 et 27 kg de plus, et le moteur certainement 63 kg ou plus. Le ROTEC pèsera 105 kg. Donc la masse à vide sera au moins de 208 kg. Avec 35 kg de fuel et un pilote de 80 kg, ça fait 322 kg avec le ROTEC. Le Rotax 582 sera environ 22 kg plus léger que le Rotec. Mais je peux estimer le poids pour vous, après mes constructions des Nieuport 11 et 12. Le 12 est un biplace construit lourd, il pèse 265 kg avec le Rotax 582. Le full size pèsera environ 181 kg avec le même moteur."
Le vieux sage estimait donc une masse à vide sans moteur de l'ordre de 125 kg, le mien en pèse 130...

Parmi les conclusions qu'on peut tirer de tous ces chiffres, il y a la sacrosainte règle du constructeur: le poids est ton pire ennemi! La plupart des constructeurs aux US ont augmenté les tailles de tubes préconisées par Graham et rempli leurs avions de trucs et de machins qui ne servent à rien. Sur les plans, il y a souvent le choix entre 2 tailles de tubes ou épaisseurs de tôle. J'ai presque systématiquement choisi les valeurs les plus faibles. Au moment d'entoiler, j'ai choisi l'Oratec qui est de loin l'entoilage le plus léger sur le marché. J'aurais certainement pu gagner du poids sur 2 chapitres: le moteur (le BM avec ses 75 kg n'est pas le plus svelte) et les roues. Mais en ce qui concerne le moteur, il faut de toute façon du poids à l'avant. La géométrie de la bête ne permet pas de récupérer un mauvais centrage en déplaçant juste la batterie. En ce qui concerne les roues, j'ai choisi des roues de moto à la casse, et il doit y avoir moyen de faire plus léger en récupérant des jantes, en usinant des moyeux adaptés et en rayonnant soi même. Attention cependant, ces grandes roues doivent pouvoir supporter les charges latérales...

[Toms]

Au fait bloo, il y a un Nieuport Aérodrome Airplanes en construction pas loin de chez toi, nous en avons parlé ici:
http://www.forum-ulm-ela-lsa.net/viewto ... 8&start=15
Tu devrais aller les voir.

[bloo]

Merci pour ta réponse très complète qui m'amène à cogiter et à me poser plein d'autres questions !!

La première chose c'est que j'ai été très surpris par la masse de ton moteur BMW. Pourquoi ne pas avoir monté un VW réducté qui doit avoir une masse similaire si je ne m'abuse ? (je ne me souviens pas avoir lu la raison de ce choix)
Ensuite je me demande ce qui justifie une telle différence de masse entre un avion selon Graham (130 kg pour le tien) et un kit Baslee (environ 180 kg pour un N24 et non 17 comme je l'avais dit dans mon premier post). Penses-tu qu'il s'agisse d'une différence de conception ou de choix des matériaux ?
Mon expérience étant nul en matière de construction d'avion, hormis les avions en balsa que je construisais étant jeune, je me demandais comme se passait le centrage sur une machine de ce type. Y'a t-il une marge de manœuvre conséquente en fonction de la masse du moteur et du pilote ? Et question bête, un modèle réduit, on peut le pendouiller à un fil pour chercher le CG, comment cela se passe t'il sur un vrai avion ? Par calculs de masses en fonction des matériaux je suppose ?

Merci pour l'info sur le N17 en construction à Eguille. Je pense que je vais glaner quelques infos de leur côté