Donc dimanche matin, c’est le grand jour. Nous montons au terrain pour préparer les machines, et c’est enfin le moment où nous allons pouvoir aligner ensemble nos répliques. Paul arrive le premier, suivi de près par Rohé père et fils en vol. Je ne sais pas vous, mais je trouve que l’alignement a de la gueule.
Dommage que Thierry Roussel soit au boulot, nous aurions pu avoir le Nieuport 28 en plus. Comme la météo n’est pas fameuse (pour changer), la première démo est décalée. Nous allons présenter nos avions dans l’ordre chronologique d’entrée en service : Le Morane type L, Le Fokker E1, ma pomme avec le Nieuport, Le Sopwith Pup, et enfin Alain et son SE5. Je finis par décoller à 11h15 avec un peu d’avance pour aller survoler le village natal de René Dorme.
Les conditions se sont améliorées, mais le vent d’Ouest de ces derniers jours s’est transformé en vent du Nord (c’est donc ça ce froid polaire ?). J’avance à 70 km/h dans les turbulences vers mon but, ça me laisse le temps d’admirer le paysage. Paysage grandiose d’ailleurs, avec ces forts, au loin l’ossuaire et partout cette forêt quasi vierge depuis la fin de la guerre. Ce n’est pas un endroit pour affronter une panne moteur… Je fais mon attente au-dessus du fort de Vaux, puis au signal donné, je rejoins Yvon pour voler conjointement (surtout pas de vol de groupe ont dit les autorités) pendant que l’historien commente au sol. Quelques 8, des passages en faisant coucou, un petit pet de fumigène, et il est déjà temps de laisser la place à Alain.
½ heure après avoir décollé, je suis posé et le Nieuport est de retour au parking.
Nous partageons à nouveau un plateau repas (vous aurez compris pourquoi nous nous rattrapons le soir) qui nous permet de discuter de notre passion pour les répliques de la première guerre. Mais déjà il faut penser au deuxième tour avec un décollage un peu avant 15 h pour moi. Cédric décolle en premier, et au lieu de virer à droite directement vers le fort de Vaux, il repasse verticale terrain en nous gratifiant d’un petit passage (sage). Il m’a expliqué qu’il préférait aller chercher le bord de la forêt jusqu’au fort de Vaux, c’est bien plus judicieux en cas de panne. Donc, quand mon tour arrive, je fais exactement comme lui, et après mon passage le long de la piste je continue vers l’Est Nord-Est pour rejoindre le bord des côtes de Meuse. C’est vrai que voler vers ces grands champs est bien plus rassurant que de regarder la forêt dans les yeux. Je continue tranquillement à ce cap, quand soudain, je vois devant moi d’étranges constructions qui ressemblent bien à des dépôts de muni… M**de ! la P68 ! 20 fois briefée, j’ai bien failli me la faire ! Heureusement, vu la vitesse à laquelle vole le Nieuport et compte tenu de son rayon de virage, je n’ai pas de mal à éviter la zone interdite mais décidément, il ne faut jamais baisser la garde.
Entre la deuxième et la troisième démo, Paul, qui est jeune et courageux est allé poser le Pup à Micheville pour revenir avec le Nieuport 28. La bête est vraiment superbe, et le tableau est complet.
Après la dernière démo qui a lieu vers 17h30, pendant laquelle on nous demande de parler au public, je fais le plein pour le lendemain et range le Nieuport pour la nuit. Il est temps de dire au revoir à tout le monde, ce fut une belle aventure. Pour Alain et moi l’aventure n’est pas tout à fait terminée, il faut rentrer à la maison. Mais demain est un autre jour comme on dit, le jour du retour à la maison avec à priori du vent arrière. On n’est pas à l’abri d’un coup de chance, vent arrière à l’aller et au retour ! Et en attendant, il faut bien compenser le pauvre plateau repas en plastique. C’est chose faite au bistro d’Elo, digne d’un restaurant gastronomique, et animé par un tenancier plus que sympathique !
Ehroflug Coach II S & Graham Lee Nieuport 17 full size.