Rebonsoir MyV74, puisque le Modo nous a rebasculés ici, je mets ma réponse à la queue de ce qui a déjà été dit précédement (y compris par moi-même...)
Quelques éléments de réponse à ton questionnement d'aujourd'hui.
Il se trouve que j'ai quelques petites notions, étant propriétaire d'appareil, mais aussi trésorier de notre aéro-club ULM (et d'un club avion, en plus).
Un appareil (Avion, ULM, Auto, Moto, Bateau... ) motorisé un peu important nécessite presqu'obligatoirement un hangar : surtout les bois-et-toiles, mais là où il y a un moteur, vaut mieux que ça dorme à l'abri

.
D'autant plus qu'il n'y a rien de plus facile à se faire dégrader, voler, cambrioler : on ne compte plus les vols de moteurs, ces temps-ci !
Donc HANGAR !
Sur ce poste, je ne peux pas t'être d'une grande aide, car nous sommes hébergés, ici, pour certains de nos aéro-clubs, sous les hangars mis à notre disposition par la ville, gestionnaire du terrain. C'est un peu la contrepartie du non-subventionnement de nos activités...
Ceci étant exposé, le coût général d'un appareil se décompose
grosso-modo en trois volets :
1 - Le coût de l'achat de l'appareil,
2 - Le coût d'exploitation dudit appareil,
3 - Le coût de l'hébergement (hangar).
En ce qui concerne le premier poste, c'est le prix à payer pour devenir acquéreur de la bécane que tu convoites et sur laquelle tu as jeté ton dévolu, comme on dit.
Ca ne devrait te coûter des sous qu'une seule fois, au comptant (pour ceux qui peuvent), ou à crédit, pour les moins fortunés. Il peut bien entendu y avoir un panachage des deux moyens selon l'état des finances disponibles de chacun.
Pour ce qui est relatif au second poste, c'est un peu plus compliqué.
Tout dépend de la façon dont tu entends gérer cette dépense, que tu sois d'ailleurs privé ou aéro-club, c'est à peu-près le même tracas...
Ce poste-là va donc devoir incorporer (au moins) les rubriques suivantes :
- Les coûts de carburant, bien sûr,
- Les coûts de l'huile nécessaire, évidement,
- Les divers coûts d'entretien courant (pneus, bougies...),
- La ou les assurances indispensables (c'est sur ce point qu'une certaine différence existe entre un privé et un aéro-club, j'y reviendrai),
- La mise en réserve des frais plus ou moins prévisibles liés à l'entretien prévisionnel (entretien lourd : échange moteur, par exemple),
- Les coûts d'exploitation multiples et variés, variables selon que l'on est privé, privé mais membre d'aéro-club, aéroclub,
- Et enfin, un poste important, mais qui mérite à lui seul un long débat, l'amortissement du matériel.
Puisque nous sommes dans l'environnement ULM, précisons tout de suite qu'il n'y a aucune obligation officielle concernant l'entretien et/ou l'exploitation d'un appareil volant sous ce régime.
Tout repose sur la bonne conscience de chacun, privé ou aéro-club, à qui il appartient d'agir, en l'espèce, "en tant que bon père de famille", selon l'expression consacrée.
Pas besoin ni obligation de recourir à un quelconque organisme certifié, homologué, agréé.
Tu
PEUX entretenir toi-même ton engin volant, ce que je fais avec le mien, éventuellement avec le concours ou l'aide de copains, amis, collègues.
C'est également ainsi que procèdent pratiquement les aéro-clubs ULM, tout au moins à ma connaissance.
Il faut et il suffit, pour ce faire, et pour bien le faire, d'appliquer à la lettre les consignes du constructeur ainsi que celles du motoriste.
Et si on ne sait pas faire, ou qu'on doute de soi-même (y'a pas de honte, on n'est pas tous ingénieurs ni mécanos !), il faut s'entourer de gens qui eux, savent faire et connaissent : c'est l'entraide des airmen, on rigole bien et on apprend beaucoup !
A noter que si l'on veut vraiment être sérieux, et s'approcher le plus près possible du montant global de la dépense, il faut raisonner annuellement, comme les aéro-clubs ont l'habitude de le faire, exercice par exercice : on obtient ainsi un budget annuel global qu'il suffit de diviser par le nombre d'heurs volées annuellement (et répertoriées !) pour connaître le prix de revient réel de l'heure de vol.
Ceci étant dit, examinons un peu plus en détail les diverses rubriques de dépenses énumérés ci-dessus :
-
Rubrique carburant : l'exemple même de la nécessité d'annualiser : on consomme beaucoup plus en phase décollage/montée qu'en croisière, et à plus forte raison qu'en phase descente, et la consommation moyennée d'un vol est très différente entre le vol/tour de piste et le vol au long cours, et de plus variable en fonction des altitudes utilisées, des pressions atmosphériques, des charges transportées, etc.
-
Rubrique huile : même réflexion, selon le nombre d'heures volées, puisqu'en général la vidange doit être effectuée au bout d'un certain nombre d'heures de fonctionnement moteur, il est évident qu'il y aura plus de vidanges annuelles pour un ULM volant beaucoup (aéro-club) que pour un ULM volant peu (loisir privé).
-
Rubrique entretien courant : encore même réflexion que pour la rubrique huile. Tout dépend de la fréquence d'utilisation. A annualiser également.
-
Rubrique assurances : par principe, l'assurance est un poste annualisé.
La différence entre le privé et l'aéro-club est dans la teneuir de l'assurance, et dans les différentes assurances à souscrire.
Le propriétaire privé doit évidemment s'assurer au moins "aux tiers" (pour les dommages qu'il pourrait causer aux autres), mais il a la faculté d'assurer en plus, totalement ou partiellement son bien, en fonction du capital qu'il désire assurer.
L'aéro-club, lui, doit non seulement souscrire à ces mêmes assurances, maais a tout intérêt à souscrire en plus des polices protégeant les dirigeants, et l'écolage s'il y a lieu...
Sans oublier l'assurance du club-house et des autres bâtiments pouvant appartenir à cette structure...
-
Rubrique mise en réserve : C'est un élément de budget qu'il est bon de provisionner en cas de gros problème de dépense à prévoir : achat d'un parachute, ou d'un transpondeur, voire d'une radio... échange de moteur ou révision d'icelui... réentoilage éventuel, que sais-je... !
Ah aussi, toujours utile de consigner un montant prévu pour un éventuel appel à avocat... on ne sait jamais (j'ai malheureusement vécu cette expérience, en club !).
Bien entendu, ce poste de budget, si non utilisé au cours de l'exercice, doit faire l'objet d'un report sur l'exercice suivant !
-
Rubrique coûts d'exploitation multiples : En principe, le propriétaire privé ne devrait pas être soumis à ce genre de prévisions, hormis ses frais de déplacement de son domicile au terrain où est hangaré son ULM...
Le privé membre d'un aéro-club doit nécessairement prévoir en plus au moins sa cotisation annuelle... et les quelques petites bouffes qui peuvent y être organisées !
L'aéro-club, enfin, doit prévoir ses dépenses d'eau, de téléphone, d'électricité, chauffage, ses coûts bancaires... au moins.
-
Rubrique amortissement du matériel : C'est le sujet qui divise , pour ne pas dire le sujet "qui fâche".
D'aucuns considèrent que le matériel acheté est un "capital mort", puisqu'il est destiné aux loisirs. Ils ne veulent donc pas en entendre parler.
D'autres l'ignorent, tout simplement, et donc n'en tiennent aucun compte.
Certains autres, enfin (dont je suis), estiment que c'est un poste de budget incontournable, que l'on soit propriétaire privé, ou aéro-club.
Toute entreprise, tout aéro-club, procèdent à de l'amortissement, et même si quelques fois, ce n'est pas de façon explicite (particulièrement en aéro-club), c'est à tout le moins factuel : Lorsque l'on bénéficie d'un prêt (bacaire ou autre), on amortit bien ce prêt par remboursements périodiques incluant le "loyer de l'argent emprunté".
Quant on a acheté un ULM, on a dépensé le capital investi :on possède l'ULM, mais on n'a plus l'argent !
Si l'on a le malheur de casser l'ULM, on n'a plus ni l'argent, ni l'ULM.
De plus, l'ULM se déprécie plus ou moins au fil du temps... jusqu'à ne plus valoir grand chose !
Mais si l'on amortit la dépense d'achat, on reconstitue peu-à-peu son capital initial : c'est cela, l'amortissement.
C'est un peu comme une épargne forcée... qui est prise sur chaque heure de vol, et qui en grève donc le coût.
C'est bien pour cette raison que j'ai déjà écrit dans ce présent débat
http://www.forum-ulm-ela-lsa.net/viewto ... 870#p14887 :
Je me cite :
"
Perso, étant un peu familiarisé avec cette notion, j'ai établi mes comptes en tenant "un peu" compte de l'amortissement de mon investissement.
J'en ai tiré 3 valeurs prévisionnelles de mon coût "heure de vol", l'un sans amortissement aucun, et je rejoins à peu près vos chiffres, dans les 37 € de l'heure environ (pour 100 HdV/an prévues), le second en tenant compte de l'amortissement de la dépréciation du bien investi, mêmes conditions, et j'arrive alors à des plus de 75 € de l'heure... et enfin le troisième avec un amortissement comptable total, toujours dans les mêmes conditions... et là, je fais comme Girino : ouille-ouille-ouille !
En plus, ce n'est que du prévisionnel, et comme je n'ai pu faire qu'un peu plus de 47 HdV en 2011 (météo, travaux, famille, petits enfants, autres soucis...), faut tout revoir à la hausse... "
Fin de citation
A chacun sa vérité... mais si l'on désire connaître le plus exactement possible le coût REEL d'une machine (ULM ou autre, d'ailleurs), on ne coupe pas à l'amortissement... à moins d'être un chanceux Crésus !
Enfin, en ce qui concerne le troisième poste de dépenses, l'hébergement, comme je te l'ai déjà dit, je n'ai pas d'éléments probants à te fournir. Je n'en parlerai donc pas plus... désolé !
Voilà, jai été bien disert et bien verbeux ce soir !
Ai-je au moins satisfait aux questions que tu te poses, et qui te tracassent ?
Cordialement,
PS : A toutes fins utiles, j'ai réalisé un petit travail sous Excel qui permet une approche du calcul d'un budget prévisionnel, dont je me suis servi pour calculer les résultats que j'ai énoncés ci-dessus. Si cela t'intéresse, n'hésite pas à me passer to adresse mail (en Message Privé, surtout) pour que je puisse te le transmettre.
Col. JETHRO. (Pioneer P300S, 912ULS, Hélice SR3000-2)
- Ce qui se conçoit bien s'énonce clairement, et les mots pour le dire nous viennent aisément. (N. BOILEAU)
- Les Nombres mènent le Monde (Pythagore)... Si les chiffres gouvernent le monde, ils montrent aussi comment le monde est gouverné (Gœthe)
- De la Théorie à la Pratique, il y a un abîme que seule l'expérimentation rigoureuse permet de franchir... (Bon Sens)