Tour du monde 2011 en monomoteur par 2 sud africains

[MYR]

Un copain franco sud africain avec une épouse mauriciano franco sud africaine m'ont annoncé dimanche soir que des amis vont faire un tour du monde à partir de samedi prochain et qu'ils passeront à La Réunion !!!
Je les connaissais déjà de nom, ce sont des habitués des périples.
Voila ce qu'ils disent dans leur site Internet http://www.airplanefactory.co.za/ :
We are once again in the final preparations for flying our brand new Sling 4 around the world! Departure is scheduled for 12pm on the 23th of July.
En fait, leur départ aura eu lieu plus tard, ce samedi 6 aout, pour des raisons que j'ignore encore (pas envie de traduire ...). Ils réitèrent leur deuxième tour du monde qu'on avait pu voir en direct sur Google Earth en 2009, mais cette fois par un trajet différent et dans l'autre sens vers l'est (dans le sens de Jules Verne).

Voila quelques photos à prendre !!!

Que faire pour se rendre utile pour que la solidarité aéronautique ne soit pas une vaine expression ? d'autant que ce serait avec un réel plaisir !

Echanges de courriers. Ils semblent être contents de trouver une aide logistique d'autant qu'ils n'ont prévu aucune réservation d'hôtel dans leurs escales.
Je me chargerai donc de les véhiculer, leur trouver de quoi se loger (en espérant que c'est encore trouvable en cette saison touristique, et les aider à trouver où manger au meilleur rapport qualité-prix.
A noter qu'ils projettent de ne voler de nuit. Il est forcément pénible d'arriver le matin, perdre du temps pour chercher, choisir, dans un pays qu'on ne connait pas, dans le contexte d'une langue qu'on ne comprend pas, avec des gens qui parlent l'anglais comme moi (c'est à dire avec la même aisance que la langue papou parlée les esquimaux).

Arrivée prévue ce dimanche vers 9h00 /10h00 après plus de 14 heures de vol m'a t-on dit ...
Déjà qu'en sortant d'un jet, c'est pénible, alors là ...
Décollage Lundi (le soir très certainement).

Avis aux amateurs pour les aider. Il faudrait relayer ce message dans d'autres forums et d'autres sites. Il y a peut-être moyen de joindre des personnes de bonne volonté qui pourraient les aider dans leurs escales.

[MYR]

...
Voila une suite inespérée !
Le propriétaire du groupe GML, Arnaud L. que je connais un peu pour lui avoir donné des informations sur le Super-Pétrel, dont l'une des filiales est le groupe hôtelier Naïade, vient d'offrir à l'équipage un séjour dans son hôtel de la Réunion, et aussi dans celui des Maldives !
On ne peut que le remercier chaleureusement de cette aimable proposition !!! C'est très gentil de sa part. Et cela mérite une petite publicité.

Arnaud est un des inscrits de ce forum, il possède un ULM amphibie Sea Max. Je lui avais écrit la veille au soir un e-mail pour lui demander "si il pouvait faire quelque chose" et le lendemain matin je trouvais dans ma boite mail deux titres de séjours pour La Réunion et les Maldives.

Voyez de quoi il s'agit :
Grand hôtel du lagon et Hôtel Diva
Naviguez un peu sur les liens pour voir les photos et vidéos de ces lieux.
A mon avis ce ne sont pas les hôtels les plus pourris. Peut-être même existerait-il pire du point de vue standing

Nos deux compères éviteront leur lot habituel qui est de se partager une chambre à deux. Il faudra qu'ils se réhabituent ensuite aux hôtels qui ont un peu moins d'étoiles, sauf si bien-sûr ils y prenaient goût et continuaient

Les lecteurs de ce forum songeront peut-être au groupe Naïade pour leurs prochaines vacances. Leurs hôtels se trouvent principalement à l'île Maurice.
[img]http://naiade.com/images/common/naiade_logo.gif[/img]

[administrateur]

Voici les détails de l'expédition :
http://www.airplanefactory.co.za/sling4atw_route.asp

Il faudrait relayer cet appel à la solidarité aéronautique dans le maximum d'endroits possible.

[Yankeeromeo]

Pour éviter les malentendus il faudrait quand même préciser qu'il s'agit d'un voyage entrepris par un équipage d'usine de l'Aircraft Factory ...

Lors du premier tour du monde de 2009, les co-actionnaires de l'Aircraft Factory, Mike Blyth et James Pitman, ont volé vers l'Ouest avec un Sling, un biplace VLA/LSA mû par un Rotax-912.
Cette fois-ci, ils voleront sur un Sling-4, un quadriplace motorisé par un Rotax-914 (en fait, un Sling légèrement agrandi), et ils le feront dans le sens opposé, c'est-à-dire vers l'Est.
La première circumnavigation a bien prouvé la qualité de leur monture, entrée depuis en production.
La seconde qui commencera - normalement - demain, doit démontrer la fiabilité aussi bien de la version 4-places, que de la version turbo du Rotax.

[MYR]

Comme il y a pas mal de gens de la Réunion dans ce forum :
Appel à l'aide pour le carburant ! Besoin pour mardi après midi, sais pas à quelle heure ...
Ils ne sont pas contre du sans plomb 95 (je pense qu'ils ont toussé quand ils ont vu le tarif de 2,90 € pour l'AVGAS, et en plus c'est mieux pour leur moteur, ça encrasse moins je suppose). James Pitman me l'a demandé hier.
J'ai oublié d'en parler car comme ils ont besoin de 250 litres, je crois donc que c'est mission impossible, mais après tout, ça ne coute rien de demander.
Si quelqu'un connait une solution : xxxxxxxxxx (n° de tel effacé car maintenant c'est caduc).
Il faudrait posséder le véhicule qui va bien, un ou 2 futs, une pompe Jappy ... et le moyen de faire passer le véhicule sur le tarmac de l’aéroclub par exemple ...
Oui ... mission difficile.

Info à connaitre pour l'avenir :
J'ai demandé à Air Austral l’autorisation de garer l'avion chez eux, mais uniquement en cas de mauvaise météo ou en cas de panne. La demande est arrivée au secrétariat du big boss le mercredi 3 août. Pas de réponse ... Pourtant, il a été pilote de coucous et a fait de multiples très long trajets dans les iles. Même quelques décennie plus tard, il devrait se rappeler ce que ça veut dire. Même si il n'y avait pas de place, la moindre des choses aurait été de dire "y'a pas de place" (comme Héli lagon par exemple qui a priori ne ment pas).
Pour ceux qui connaissent l'actualité locale, ils pourront avoir une vision sous un autre angle d'un certain procès pour harcèlement moral ou "on" plaide "non coupable" et pour lequel "on" a été condamné. C'est peut-être la poursuite d'une certaine logique.

[MYR]

Ca y est, ils ont quitté la Réunion. Ils sont au Sri Lanka.
Leur escale ici aura été mouvementée. Il y a de quoi écrire un bouquin.
Je m'y atèle, ce sera un bouquin forumistique à épisodes ...
J'ai été dédaigneusement qualifié un jour d'écrivain public. Il suffira à cette personne de ne pas lire et tout le monde sera content.

[MYR]

Tout d'abord, pour commencer par le début, le décollage de samedi de Durban avait été reporté de 24 heures pour cause de mauvaise météo. Ils arriveront donc lundi matin.

Je me suis proposé de les accueillir et véhiculer pour leur faciliter la vie. Il s'agit donc de ne pas arriver en retard et obtenir le résultat contraire.
Arrivée prévue selon mes calculs vers 11h00 locales. J'ai donc le temps. Je compte sur le "Tracking systèm" pour voir où ils sont sur la carte qui apparait sur Internet, et adapter mon heure d'arrivée à l'aéroport.
A mon réveil : coup d'oeil sur la carte. Rien ! Le système est manifestement tombé en panne dans la nuit. Je téléphone au bureau de piste. Ils n'ont aucune nouvelle, et me donnent l'horaire de prévision d'arrivée que je connais déjà.
Peu de temps après, je reçois un coup de fil inquiet de Jean-Pierre le copain français qui vit en Afrique du sud. Je ne peux rien lui dire de plus.
Vers 10h00 le bureau de piste m'appelle gentillement (la dame n'était pas obligée) pour me dire qu'ils sont posés !
Heureusement, Mikaël PAYET un fameux 'spoter' était en embuscade, voici 5 de ses photos :

Photo Mikaël PAYET

Photo Mikaël PAYET

Photo Mikaël PAYET

Photo Mikaël PAYET

Photo Mikaël PAYET

Je fonce croyant que mes calculs étaient erronés (en fait, ils étaient en avance). Heureusement je n’habite qu'à 15 minutes de là.
Sur la route je reçois l'appel de James Pitman, il me téléphone pour me dire que si il y a moyen il aimerait mieux du MOGAS plutôt que de l'AVGAS. En effet : 2,90 € contre 1,57 € pour le sans plomb 95, et surtout : obligation de changer bougies et huile plus fréquemment à cause du plomb de ce carburant. Ils ont certainement autre chose à faire pendant les escales.
Arrivé à l'aérogare, je me gare comme un sauvage sur l'arrêt minute. Personne dans l'aérogare. J'essaye de faire passer une annonce haut-parleur car je crains qu'ils me cherchent partout, c'est refusé ...
En fait, ils sont encore à l'intérieur. Leur retard était dû à un problème que j'avais déjà appréhendé : Il n'y a pas d'anneaux au sol, donc pas de possibilité d'arrimer (il y a beaucoup de vent). J'avais donc demandé à diverses personnes l'éventualité d'héberger l'aéronef en cas de besoin. Les résultats avaient été divers ...
Le temps que Sonia du PCE (Poste de Coordination Exploitation de la chambre de commerce et d'industrie) se renseigne auprès des services techniques, un peu de temps aura été perdu (une demi heure). Pendant ce temps le SLING est bâché mais ça n'a pas l'air de plaire à l'équipage.

Photo Roger SERRE

Sonia me téléphone alors pour m'expliquer le problème (heureusement que j'avais prévenu son service le vendredi qui a précédé leur arrivée, elle avait donc mon numéro. Je lui demande alors de téléphoner au président de l'aéroclub Roland Garros. Elle n'a pas son numéro, moi non plus puisque j'ai quitté mon domicile à toute vitesse en oubliant ma liste des numéros de téléphones utiles et mon appareil photo. On perd encore du temps à retrouver son numéro. Quand on trouve, Gérard B. est injoignable car en réunion. Finalement joint par Sonia, il accepte d'autant plus volontiers d'héberger l'avion que je lui avais téléphoné la semaine précédente pour discuter de cette éventualité.
Sachant que l'équipage va au roulage de l'autre coté des pistes, je quitte l'aérogare pour les accueillir là-bas. J'en profite pour essayer de savoir comment obtenir du SP95 car leur arrivée traine un peu. Pas de solution pour l'instant.

[MYR]

Sonia me téléphone pour dire que je dois récupérer leurs bagages après qu'ils aient franchi la douane et la police. A ce moment, ils sont considérés comme à l'intérieur du territoire français. Ils ont alors le droit de faire le chemin inverse pour passer à nouveau la zone de contrôles, réintégrer leur avion, et partir vers la zone aéroclub qui est de l'autre coté des pistes.
Complications, complications dont j'ai du mal à comprendre l'intérêt ...pourquoi diable est-ce qu'ils ont dû se débarrasser de leurs bagages ?
Je dois donc faire chemin inverse. Ils auront perdu 5 minutes de plus (mais finalement ces pertes de temps n'auront pas été dramatiques).

J'apprendrai plus tard que la police a découvert que leurs visas Schengen étaient expirés, et même que ce type de visa est inadapté puisque le département d'outre mer de la Réunion ne fait pas partie de cette zone de libre circulation européenne. Le commissaire de police m'enverra un email un peu agacé pour me dire que ces pilotes auraient dû se plier aux règles, et qu'il a "pris sur lui" (SIC) de les faire entrer. Je le remercie chaleureusement.

Sonia m'apprendra plus tard que un visa de 2 jour leur aura été délivré, en un temps record. Parfois, des gens sont renvoyés chez eux, et dans le meilleur des cas les formalités durent longtemps d'autant que en l'occurrence il est encore relativement tôt à Paris chez les "preneurs de décision" ... Il n'avait donc pas été inutile de prévenir par avance la police.
Ces dernier demandent tout de même les documents qu'ils contrôlent systématiquement pour tous les vols privés (licence, assurance, etc.). James étonné par ce genre de demande explique qu'il a tout dans ordinateur. Ils laissent alors tomber. Finalement toute les formalités d'entrée n'auront duré que 15 minutes, délivrance des visas inclue, et ouverture du bureau inclus car ils étaient arrivés en avance.

James ainsi que Jean-Pierre mon contact francophone en Afrique du sud et Mike Blyth (la personne qui remplacera James aux USA) m'affirmeront que les visas sont inutiles pour les équipages des pays signataires de l'OACI. C'est "du détail" puisque tout s'est bien passé, mais je souhaite tirer cette affaire au clair : peut-être que seuls les équipages commerciaux, voire même les équipages avec des n° de vols en sont dispensés ? C'est ce que me dit une personne de la CCI. Qui a tort, qui a raison ?

Je lance un appel pour savoir la vérité. Si des gens peuvent savoir de façon certaine si les équipages peuvent se dispenser des visas, qu'ils le disent SVP, avec des références.
Si par la même occasion ils pouvaient trouver les traces écrites qui listent les documents exigés pour l'entrée à la Réunion dans les annuaires de type AC-U-KWIK : merci, car je n'ai pas réussi à trouver.
En effet, peut-être les règles de l'OACI en la matière ne sont que des préconisation, mais pas des exigences. La Réunion aurait peut-être de droit d'aller au delà du minimum ?
Des informations fiables et prouvées serviront à d'autres personnes, en particulier à un certain autre copain qui viendra ici en 2012 à bord d'un ULM amphibie Super-Pétrel. Ce dernier m'affirme aussi que aucun visa n'est nécessaire même pour un pilote privé dont l'escale s'inscrit dans le cadre d'une trajet touristique. Je le crois sur parole, d'autant que lui et d'autres se sont déjà baladés comme ça sans problème dans le monde entier, mais il serait mieux d'avoir les textes et leurs références sous les yeux de façon à les fournir aux policiers qui (peut-être) enfreindraient sans le savoir les lois nationales ou internationales.

[MYR]

Le Sling arrive alors à l'aéroclub Roland Garros au roulage, précédé par un véhicule des Gendarmes.
Ici : L'arrivée triomphale de Jean Dassonville :

Photo Roger SERRE

Evidemment la décoration de cet avion ne laisse pas indifférent, la dérive et l'aile ont été très photographiés.

Photo Roger SERRE

Le gérant de Alpha ULM a été prévenu par des personnes du club de ce désir de Sans plomb. Des aller-retours sont en cours pour chercher de l'essence à la station service, à coups de bidons de 20 litres afin de remplir une citerne mobile équipée d'une pompe à main. Le carburant sera vendu à prix coutant.

Photo Roger SERRE
Ici Didier GOULOUMES le gérant de ALPHA ULM qui aura permis de bénéficier de carburant à un tarif décent.

A partir de ce moment les gens arrivent. Les journalistes sont déjà là. Ca discute et ça interview beaucoup. J&J se prêtent très volontiers à ce jeu tout en vacant à leurs activités. Parfois ils prennent la pose.

Photo Roger SERRE

Moi même je suis interviewé après que Gérard B. le président de l'aéroclub ait fait un repli stratégique en me désignant à une journaliste. Après un refus de ma part, je finis par accepter, et au fur et à mesure je deviens intarissable ... Elle me laisse causer, pour une radio dont j'ignore encore le nom ... Je cause tellement que lorsque j'ai fini, elle ne trouve plus rien à me demander ... Je la soupçonne de ne pas être anglophone pour un sou d'où son intérêt pour mes "déblatérations" qui furent aussi volumineuses que ses écrits (il me faut des souvenirs écrits avant que j'oublie ! non ?).

Vidéo issue d'un journal en ligne local de La Réunion qui l'a mise également sur youtube :

DACX9IRePxk

Pendant la traversée, ils ont eu du givrage et ont perdu la vitesse à cause des sondes qui ont été obstruées, mais ils ont préféré ne pas réitérer la mésaventure du Rio-Paris.

[MYR]

Jean me fait une une certaine impression en faisant sa prévol très détaillée avec des gants blancs.
Le temps passe vite. Vers 13h00, il s'agit de manger puisqu'ils n'ont rien dans l'estomac depuis la veille après midi. Il n'est plus l’heure de prendre le solide breakfast qui était convenu. On se dirige vers un restau du petit Port de Sainte-Marie qui est à 5 minutes de là. Ensuite, direction le 5 étoile de la cote ouest promis par Arnaud Lagesse. James s'endort raidement, tandis que Jean observe tout. Il est très impressionné par ce qu'on ne remarque plus en étant local : densité de la population, constructions, infra structures très modernes, routes d'excellente qualité, milliers de mètres de filets anti-sous-marins-anti-chutes de pierres contre la falaise au pied de laquelle une route a été gagnée sur la mer, puis ces paysages de mer à partir de la montagne.
Accueil à l'hôtel par le gérant himself avec cocktail.

[MYR]

Le jour de l'arrivée une personne avait attiré mon attention à cause de son appareil photo et sa présence continuelle. Il ne s'en sert pas pour des photos mais pour filmer. Cela m'intrigue car je ne pensais pas que la durée d'enregistrement pouvait être si longue. Le lendemain il est encore là. J'engage la conversation sur le sujet des capacités de son appareil. Il m'explique qu'il peut filmer jusqu’à 45 minutes. Très rapidement, il me dit qu'il a découvert l'avion des sud africains au retour de son vol, et qu'il en profite pour faire un reportage sur eux dans le but d'alimenter la seconde émission d'une nouvelle émission TV sur l'aéronautique. A ce moment, le nom n'est pas fixé.
Diantre me dis-je, voila une remplaçante de Pégase ! ça manquait !

Sébastien T. qui est journaliste-réalisateur était à la Réunion pour des raisons semi privées semi professionnelles, aura découvert par le plus grand des hasards une idée de reportage. Il serait arrivé de vol un peu plus tôt, il serait reparti en ayant loupé cette opportunité !!! Par chance, son appareil photo a suffisamment de mémoire pour faire caméra.
Il m'apprend que la date de l'émission est déjà fixée : le 24 septembre sur France 3. La première sera le 10.
Il n'est pas mécontent de découvrir l'existence du forum des ULM-ELA-LSA car cette émission parlera aussi des ULM à la suite du salon de Blois. Il y trouvera des idées de reportages et peut-être des réponses à ses questions si il souhaite demander quelque chose.

Peut-être des lecteurs du forum pourraient enregistrer et mettre des séquences sur youtube ? l'appel est lancé ! ça fera plaisir à James qui est friand de médias ...

[MYR]

Le lendemain de l'arrivée, le hasard m'amène à travailler sur la cote ouest, donc non loin de l'hôtel de nos amis. Une fois fini, je me dirige vers l'hôtel. A 3 minutes de l'arrivée, James m'appelle pour fixer les modalités de leur retour vers l'aéroport. J'arrive. A partir de là, ça a été comme un incendie à gérer : Coups de fils dans tous les sens, emails, détermination de la route vers la prochaine escale, problème d'internet et d'imprimante, dépôt du plan de vol par fax (erreur que j'ai eu de ne pas confirmer téléphoniquement par téléphone, il n'aura prétendument jamais été reçu ... mais heureusement il n'y aura eu aucune conséquences en raisons d'autres évènements). On finit par quitter l’hôtel vers 13h00. Il y a peu de temps pour manger et pour faire les quelques courses qu'ils désirent. On décide le plus simple et le plus rapide : Sandwiches dans une pâtisserie. Complications avec la carte bancaire qui ne veut pas fonctionner. Ils payent en espèces. Ce détail a son importance pour la suite.
Arrivé à L'aéroclub. Complications : ils découvrent que aux Maldives il n'y a que de l'AVGAS 80° d'octane, totalement incompatible avec le Rotax 914 ... Dépôt d'un nouveau plan de vol qui va jusqu'au Sri-Lanka. On découvre alors que les mauriciens hésitent à l'accorder. Nous nous doutons déjà que le départ sera reporté au lendemain. Manifestement les autorités de l'île Maurice n'en croient pas leurs yeux. Il est vrai qu'ils ne connaissent que les gros porteurs en IFR. L'aviation de loisir n'existe quasiment plus chez eux à cause peut-être des freins de l'administration, et peut-être plus encore à cause de l'absence d'AVGAS. Pour eux il est impossible qu'un monomoteur puissent faire une telle distance au dessus de l'eau et de nuit. De nombreux coups de fils sont passés par Cédric l'instructeur du club qui fait office d'agent d’opérations avec les mauriciens. Graziella, membre de l'aéroclub fait la traductrice. Ils auront été d'une aide précieuse. On me relate un épisode où 4 fois l'interlocuteur demande si il s'agit bien d'un monomoteur. Le temps passe ...
Au bout d'un moment James se rend compte qu'il a perdu sa carte bleue ... Gulps ... La seconde carte qui est immédiatement essayée ne veut pas fonctionner ... Arrgggh. En même temps ce sont des tractations très polies et très "en douceur diplomatique" de la part de Cédric pour essayer d’obtenir ce plan de vol.
Pendant ce temps, c'est le branle bas de combat de mon coté : La carte bleue a certainement été perdu dans la boulangerie. Il faut trouver un annuaire téléphonique. Le président ne trouve pas. Seule la secrétaire qui est absente sait où il est. Finalement on trouve, mais faut-il encore connaitre le nom de ce commerce ! La seule pâtisserie trouvée n'est pas la bonne et ne connait pas le nom de sa concurrente car il y a eu changement d'enseigne et de propriétaire. C'est la loi de l’emmerdement maximum, et le temps passe ...

zuuut le photographe aurait dû mettre le flash anti yeux rouges !

[MYR]

Quelqu'un finit par dire en plaisantant "il faut appeler radio Freedom". C'est une très célèbre radio locale interactive qui est perçue par certains comme le "bureau des pleurs" mais qui est connue pour être plus efficace que la police grâce à son audimat impressionnant. On vous a volé votre voiture ? Donnez son numéro, en un temps record quelqu'un dira qu'elle est à tel endroit, parfois avec des gens qui roulent dedans ...

Cet épisode mérite un chapitre à lui tout seul.
Je n'hésite pas et j'appelle la radio que je n'écoute pourtant jamais. Evidemment l'affaire intéresse beaucoup l’animateur par son originalité. Il décide de me faire passer à l'antenne dans quelques instants (le temps passe et le stress aussi car maintenant il fait nuit noire, les magasins vont fermer. Une fois sur les ondes j'explique la situation. Voila que à peine 30 secondes après mes explications une dame appelle. Elle était dans la fine d'attente derrière nous, et s'était rendue compte après notre départ que la carte avait été perdue . Elle donne le nom de la pâtisserie sans vraiment en être sure. Je me dis que j'avais eu une riche idée de nous excuser car nous avion été un peu long pour passer la commande et à payer. Derrière ça s'impatientait sans rien dire, j'ai perçu l'énervement des gens dans la file par l’absence de réponse. Je lance encore un appel aux auditeurs pour trouver le numéro de téléphone en décrivant la façade de la pâtisserie. En attendant les réponses, la dame a l'idée de faire chercher le papier d'emballage dans la poubelle, et là bingo ! le nom est confirmé et le numéro de téléphone trouvé.
Je félicite vivement et sincèrement la radio. J'invite James à s'y exprimer en anglais car ce serait une première amusante dans une radio créolo-francophone. C'est ce qu'il fait en ajoutant quelques mots en français. Ces propos ont fait leur effet puisque parait-il ils seront passés à nouveau le lendemain ...
La pâtisserie annonce qu'elle fermera à 20h00, ça laisse juste le temps d'y aller. Pendant de temps les mauriciens annoncent très officieusement que demain l'accord sera très certainement donné. Manifestement l'affaire est transmise à un niveau décisionnel élevé. Je fonce à la pâtisserie qui se trouve tout de même à 45 minutes de là. Au retour, je rejoins dans un restau J&J et Graziella (elle est pilote privée avec beaucoup de qualifs, médecin PN, elle avait refusé d'entrer à l'école de l'Air malgré son succès aux épreuves, sachant que la chasse était fermée aux femmes à cette époque). Au retour, je suis vu comme le sauveur. James avec son éternel sourire m’étreint, mais je tarde à donner le précieux bout de plastique, j'exige son code ... La patronne du restaurant (une amie) me dit qu'elle m'a entendu à la radio ...
Ensuite direction un hôtel.

[MYR]

Le lendemain J& J repartent par leurs propres moyens à l'aéroclub où ils attendent toujours la décision de Maurice. A 11h00, me revoilà. A midi on décide d'aller manger le plus simplement possible. Je les emmène au "Barachois" (photos ci-dessous) où sévissent de nombreux camions bars, ils ne veulent pas d'un meilleur standing.
Nous en profitons évidement pour aller visiter rapidement cet endroit bien connu. Je retrace un épisode historique où les ancêtres de James Pitman (pas ceux de Jean Dassonville) en ont profité pour envahir ce pays. Les canons de marine étaient mal dirigés puisque les anglais sont arrivés par le coté où il n'étaient pas pointés (par la montagne !). J&J ont tenu à les essayer par un moyen plus pacifique que leur destination normale.

Photo MYR

Ensuite, je leur montre la statue de Roland Garros notre gloire locale de l'aviation, mais qui tout de même a été abattu par certains compatriotes de mes ancêtres paternels ... On ne peut pas être parfait.

Photo James PITMAN

Wojciech Mirski un autre "earthrounder" polonais-suisse suit de très près cette aventure. Au moment où il me passait un coup de fil, je lui dis que je suis à coté de James, ils souhaite lui parler. Ils font fait connaissance et il en profite pour lui donner des conseils.

Bien évidemment Wojciech qui a vu la photo de la Statue de Roland Garros dans le site des sud af a déjà planifié sa photo sur le piédestal ... Rendez-vous dans ce même forum dans environ un an (il viendra de Suisse vers La Réunion avec son Super-Pétrel).

[MYR]

Ce nom d’aéroclub et ce portrait devant le SLING 4 devraient nous faire demander qui était exactement Roland Garros ?
Un tennisman ? Non, il n'était que joueur amateur, il avait découvert ce sport alors très peu en vogue en Angleterre.
Le nom du stade éponyme fut donné par un de ses amis.

Photo Roger SERRE

Né à Saint-Denis de La Réunion le 6 octobre 1888. Diplômé de la prestigieuse école des hautes études commerciales (HEC) de Paris. Obtient le 19 juillet 1910 son brevet de pilote portant le numéro 147. Très grande notoriété avant même la 1^e guerre mondiale. Sportif amateur de très bon niveau : footballeur, cycliste, tennisman. Détenteur de plusieurs records en avion. Premier à traverser la méditerranée (dans des conditions extrêmes). Avait participé à des meetings aériens aux USA, Cuba, et en Amérique du sud pendant presque un an.
Dégagé de toute obligation militaire grâce à sa naissance dans un colonie, il s'engage tout de même au moment de la mobilisation générale. Il a convaincu l'état major d'adopter la doctrine de l'avion de chasse moderne : monoplace et mitrailleuse fixe tirant à travers l'hélice. Il met au point le système. Il remportera alors les 4^e, 5^e et 6^e victoires aériennes des forces alliées. En avril 1915, son moteur tombe en panne. Garros atterrit en territoire ennemi. Il brûle son avion avant d'être capturé. Les Allemands récupèrent les restes de l'appareil pour s'emparer du dispositif et le perfectionner. Il s'évade en 1918, et rejoint en août la fameuse escadrille des Cigognes du défunt as des as Georges Guynemer, l'unité de chasse la plus victorieuse de 1914-1918.
Il meurt abattu le 5 octobre 1918 peu de temps avant l'armistice à bord de son Spad XIII. Il était engagé contre 3 Fokker D VII. Le système de synchronisation de son avion étant défaillant, son premier tir détruisit son hélice. Il lui est alors impossible de se défendre.
En 1925, avenue des Champs-Elysées, une foule immense se presse autour d’une stèle surmontée de l’imposante silhouette de bronze du héros. Assistent à cette cérémonie de nombreuses personnalités : des officiers supérieurs, les plus grands noms de l’aviation parmi lesquels Louis Blériot, le sénateur et les députés de La Réunion. L'année suivante, la même statue arrivait à la Réunion pour être installée place du Barachois face à la mer où elle trône toujours.
Le 10 août 1933, l'aéroclub Roland-Garros était officiellement créé à La Réunion. C'est le troisième plus ancien de France.

Vivant dans la rue Roland Garros à quelques centaines de mètres de son lieu de naissance, étant né à proximité de chez lui, ayant vécu la presque intégralité de ma vie dans ce quartier, ayant toujours eu depuis ma plus tendre enfance l'enseigne ACRG (Aéro Club Roland Garros) sous les yeux sur un hangar voisin, ayant travaillé non loin de Fréjus d'où il prit sont envol vers la Méditerranée (où l'aéroclub local s'appelle toujours Roland Garros), puis ayant continué ma carrière dans un endroit peu éloigné de l'endroit de son décès, ces hasards m'ont incité à en savoir un peu plus, et à faire aujourd'hui une synthèse de sa vie. Le passage des nos amis sud africains, et cette photo symbolique, étaient l'occasion d'en parler, car après tout, ce que réalise cet équipage se situe dans la droite lignée des pionniers de l'aviation.

Roland Garros

Un Spad XIII