Comme promis, l'histoire de mon D9 F-JVPA.
Je l'ai trouvé en fin d'été 2013 lors d'une ballade en Super Emeraude avec mon frère, sur le terrain de Ploermel (Bretagne).
J'ai l'habitude de toujours jeter un coup d'oeil dans les hangars, il y a parfois des merveilles cachées, et cette fois ci je suis tombé sur un Jojo recouvert de tout un tas de bazar, de chiffons dégeu et de poussière...
En faisant le tour, et en touchant l'entoilage, j'ai bien vu que sous tout ce fatras se cachait un avion en manque d'amour, mais en bon état malgré tout.
J'en reste là, en me disant que je verrai ça le jours ou j'aurai des sous, mais que ça pouvait valoir le coup !
Février 2014, je suis en Afrique depuis plusieurs moi pour le travail (Je suis mécanicien aéro), je contacte Corinne et sons mari, ils ont une super boite d'ULM sur cette plateforme, et grâce à eux je prends contact avec le propriétaire du Jodel.
C'est un drôle de bonhomme, qui ne s'entend avec personne sur le terrain, qui me raconte tout un tas de trucs qui ne me regardent pas, disons que c'est le genre de mec qui donne envie de fuir à toute vitesse, mais son Jodel m'intéresse.
Je suis toujours en Afrique, j'envoi mon frère le voir pour le faire patienter. Il me dit que le jodel est pourrit.
Mars 2014, retour en France, je vais à Ploermel saluer les copains, j'en profite pour voir le Jodel: Ménage sur les ailes, coup d'oeil général, des vis oxydées, un moteur crado mais l'entoilage est top, je comprends qu'il a été restauré il n'y a pas si longtemps par quelqu'un qui sait vraiment bien entoiler.
Il a un VW 1500 avec démarreur, la cloison pare feu inclinée et pas de vrillage des ailerons, c'est donc l'un des premier D9 !
Le proprio à perdu les plans et l'historique, il ne connait pas son avion et n'a jamais volé avec. Il se l'est fait livrer 5 ans plus tôt, mais n'y a jamais touché.
en veut 8000€ m'assurant qu'il à été construit avec de la colle moderne ( impossible !), je négocie et nous arrivons un compromis.
Quelques semaines se passent, le bonhomme me rappelle, me disant qu'il est urgent que je l'achète, je rediscute avec lui, et je prévoie de faire une visite approfondie du fuselage et des commandes de vol. Curieusement, ce jours là il m'ouvre le hangar et s'en va, je me retrouve donc en tête à tête avec le Jojo, j'ouvre la grande trape du fuselage et surprise: Il est collé CERTUS !
Je suis fâché, j'appelle quelques copains mécanos qui connaissent le bois (ça n'est pas mon cas), les collages sont bien vernis, je fais quelques essais de traction et tout va bien.
J'ai bien conscience que la personne qui l'a restauré et réentoilé savait vraiment bien faire, et on entoile pas une machine pourrie de cette manière...
J'envoi donc un texto au proprio avec un nouveau tarif vraiment raisonnable, et je note "A prendre ou à laisser"...
Réponse quelques minutes plus tard, "OK".
BAM ! Me voilà propriétaire d'un D9 de collection !
Ensuite, en 2 mois je refais le moteur, déculassage, cylindres/pistons, culbus, carbu, check de la cellule (elle est en super état), révision du badin (pro) et premier point fixe.
Le tout premier point fixe:
http://youtu.be/JJEt0hdEvJ8
JJEt0hdEvJ8
S'en suit les premiers sauts de puce sur la magnifique piste en herbe de Ploermel/Loyat, ça vole super bien et je suis surpris de l'accélération au décollage.
En revanche, du fait que ce soit le premier plan du D9, il faut avoir une vigilance constante à basse vitesse car même s'il préviens avant de décrocher, il déclenche assez vite.
Premier vol vers Dinan, où il sera désormais basé. Je me décide au dernier moment, un soir calme, Fred le président du club m'emmène avec son DR400.
Dernier check, il a du mal à démarrer, je sais que le compte tours est faux, la réchauffe n'a pas d'effet sur le régime, mais on est début juin et il fait bon. J'ai préparé une nav' à 3000ft, en cheminant sur des champs que j'ai repéré en ULM auparavant, J'ai 1h30 de vol sur mon Jodel.
Décollage comme à l'entrainement puis cap au Nord, Le DR400 me rejoins, patrouille sympa puis il s'en va.
Je vole en cockpit ouvert, je croise les cumulus du soir, la lumière est top et ma magnéto me réchauffe les pieds... Le bonheur en somme !
J'ai règlé le régime à l'oreille, ça m'amène à 130 km/H, ça me va bien comme ça et après 3/4 d'heure de vol me voilà en vue de Dinan.
Je n'ai pas beaucoup d'expérience en train classique, 600m de dur ça devrait suffire...
Approche majorée à 90km/h, je plonge dans les arbres du seuil de piste, arrondi assez long et je finis manche au ventre... Ca sera un kiss !
Effet garanti sur les copains du club !
Depuis j'ai une quinzaine d'heures, je me fais la main progressivement, j'ai refait la déco à l'identique, mais en découpe numérique... Je me dis qu'un jour je croiserai quelqu'un qui reconnaitra cet ULM, et qui m'en dira plus sur son histoire... J'ai aussi fait un intérieur cuir.
Il croise à 150 km/h ce n'est pas un avion méchant.... En attendant, il me reste plein de petits détails à régler, mais rien d'urgent. Nouveaux trains, amélioration / réglages du carbu, nouveaux échappements...
En attendant, voici quelques photos: