Pour expliquer la stabilité, je vais utiliser l'idée de Dominique
aubert a écrit :
mais imagine que pour une raison inconnue
l' hurluberlu après avoir bloqué le manche décide de sauter de cet avion.
On postule bien sûr que le centrage reste identique.
Pour cela j'ai imaginé un avion radio commandé de type Blériot qui a ces caractéristiques.
on va remplacer l'hurluberlu par un lest largable que l'on peut positionner où l'on veut ce qui fait que la masse sera toujours la même (450kg bien sur).
La position du centre de gravité est mesurée par rapport au bord d'attaque de l'aile pour être conforme aux pratiques courantes, un centrage a 0,1 signifie 0,1 m en arrière du bord d'attaque.
Par contre les moments seront calculés par rapport au foyer, pour mettre en évidence sa particularité.
Le lest sera placé de telle sorte que le CG puisse prendre les positions suivantes
0,1 donc devant le CP de l'aile
0,25 = coïncident avec le CP de l'aile
0,45 donc entre le CP de l'aile et le foyer
1,03 coïncident avec le foyer
1,50 derrière le foyer.
Voici la représentation des différents moments.
Pour un centrage à
0,1 le moment de l'empennage s'additionne avec le moment de l'aile
0,25 le moment de l'empennage est nul
0,45 le moment de l'empennage se retranche du moment de l'aile
1,03 le moment du poids est nul
1,5 le moment du poids s'additionne au moment de l'aile
Étape suivante on largue le lest et l'avion s'allège. A cet instant, les incidences restent ce qu'elles étaient car le pilote n'a pas eu le temps de corriger. La partie rouge disparait mais la bleue et la jaune subsistent brièvement. Le moment de ces portances reste inchangé, par contre l'avion n'est plus en équilibre car la somme des moments n'est plus nulle.
Pour un centrage à
0,1 le nez remonte de manière énergique, les moments de l'aile et de l'empennage s'additionnent. La correction du pilote est une action à piquer pour retrouver l'assiette
0,25 le nez remonte de manière énergique ->action à piquer
1,45 le nez remonte mais le couple est plus faible car on a un moment positif pour l'aile et négatif pour l'empennage. C'est d'autant plus notable que le CG se rapproche du foyer -> action à piquer
1,03 rien ne se passe, la somme des moments est nulle. L'avion reste en équilibre sur une tête d'épingle et son équilibre est indifférent. Le pilote n'a rien à faire, juste à garder son calme
1,5 le nez tombe car le moment de l'empennage est supérieur à celui de l'aile. La correction du pilote est une action à piquer pour diminuer le moment du stabilisateur et retrouver l'assiette
Le foyer est le point ou le comportement de l'avion change: avec le CG devant le foyer, le nez de l'avion remonte et derrière il tombe.
Le foyer est aussi le point,à partir duquel, le pilotage change.
Quand le CG est devant le foyer, si le nez monte il faut une action à piquer et s'il descend une action à cabrer.
Quand le CG et derrière le foyer, si le nez monte il faut une action à cabrer et s'il descend une action à piquer.
Jusqu'à une certaine limite en avant du foyer (limite usuelle 10à 15%) c'est gérable, derrière c'est nettement plus délicat pour le laisser à un pilote humain.
Je me presse de rire de tout, de peur d'être obligé d'en pleurer. Le Barbier de Séville (1775), I, 2
Je n'ai pas besoin que l'on m'admire, je suis assez c.. pour le faire moi même